Depuis plus d’un mois vous managez vos équipes et vos projets en mode dégradé que ce soit sur site ou à distance. Les situations diffèrent néanmoins selon les secteurs d’activité. Dans des entreprises, la production des biens et services est stoppée par absence de marché, ruptures logistiques ou effectifs insuffisants. C’est le cas de l’industrie automobile et aéronautique , des travaux publics, du tourisme , du spectacle et des compagnies aériennes et aéroports. Les cafés, les restaurants et lieux culturels et festifs sont à l’arrêt. L’agroalimentaire, l’agriculture et la grande distribution assurent l’approvisionnement de la population avec des conditions de travail compliquées compte tenu des mesures nécessaires à la protection des personnes. Le système de santé fonctionne à flux tendu en risque permanent de rupture et les services publics assurent comme ils peuvent leurs rôles .
Certains ne managent plus et restent confinés en chômage technique. Pour une grande partie d’entre vous, les primes variables, l’intéressement et la participation seront faibles , voire inexistantes cette année. Et pourtant les managers font de leur mieux pour que cette épidémie n’entraîne pas d’effondrement économique.
En plus du mode dégradé, tenable un temps, grâce à l’engagement et au système « d », s’ajoute un niveau de complexité supplémentaire, l’absence de visibilité. Au moment où j’écris ces lignes de nombreuses questions sur le déconfinement restent sans réponses ou avec des réponses évasives commençant par « normalement », « probablement », « il se peut », « éventuellement »…Hormis les pays asiatiques développés qui y voient un peu plus clair, l’Europe et l’Amérique du Nord sont confinés, l’Afrique et l’Amérique du Sud, ainsi que l’Inde sont aux prises avec des défis sanitaires et sociaux quasi insurmontables. Ce n’est donc pas pour demain que l’économie globalisée va reprendre comme avant. De surcroît, il est fort probable que de puissants mouvements sociaux contestent un retour à un mode de production et de consommation qu’ils estiment dommageable à l’écosystème planétaire.
Et , pour couronner le tout, les stratégies, les politiques, les choix d’investissements , les projets majeurs de vos entreprises respectives sont caducs aujourd’hui.
Que faire alors en sachant que ni vous ni moi, n’avons la main sur le gouvernance de la pandémie, de l’économie, de la politique et des relations internationales ?
Tout d’abord, résistons à la tentation de nous plaindre et de vouloir trouver des fautifs. Cela consomme beaucoup d’énergie en vain. Soyons lucide sur la situation, certes elle n’est pas ce que nous voulons , mais elle est. Mes lecteurs savent qu’un manager avisé ne raisonne pas en contraintes mais en données à traiter. Et puis, faisons notre job au mieux avec éthique afin de contribuer autant que faire se peut à la survie économique et technologique de nos entreprises en apportant une attention particulière au moral de nos équipes. Et intégrons , plus qu’avant les données environnementales. Ce n’est certes pas spectaculaire mais c’est comme cela que nous pourrons construire notre avenir.
Commentez cet article
2 commentaires
Fidelis86
Je suis de votre avis. et c’est le devoir et une nécessité pour des entités fortes, comme les entreprises en l’occurrence, de faire preuve de lucidité et de créativité en ces temps sombres, d’être constructives en vue cet avenir incertain…
Eric
Effectivement cela ne sert à rien de gémir comme vous le soulignez mais il est bien de le rappeler. Cette situation est là est indépendamment de notre volonté.