Votre manager fronce les sourcils à l’écoute de la présentation de votre projet. Vous en déduisez qu’il n’est pas d’accord…Certes, il est peut-être agacé, mais peut-être est-ce un signe de concentration…ou le signe qu’il réfléchit aux conséquences de la mise en œuvre du projet…ou encore il vient de comprendre pourquoi ce projet est important…ou probablement, un million d’explications encore.
Lorsqu’après votre présentation il vous dit : « C’est intéressant ce que tu me présentes là », vous pourriez conclure qu’il va le promouvoir rapidement. Rien n’est plus sûr, rien n’est moins sûr. En effet, selon les caractéristiques de sa voix – tonalité, rythme, vitesse – ses micro comportements – regard, gestes, respiration – cette affirmation peut signifier le tout et son contraire. Le seul contenu de la phrase porte des informations justes, partielles ou erronées. Intéressez vous aussi à la manière dont elle est exprimée. Le contenu n’engage pas obligatoirement son auteur.
Le « c’est intéressant » peut signifier :
- C’est intéressant
- C’est idiot
- C’est sans intérêt
- Affaire classée
- Tu m’importunes
- Ce n’est pas réaliste
- C’est intéressant mais ça va compliquer l’organisation du service
- Je n’ai pas envie de mettre de l’énergie dans ce projet
- ……….
Deux méthodes : cartographie et instinct
Je vous propose ici deux méthodes pour décoder la véracité d’un message. La première consiste à établir une cartographie des états émotionnels des personnes que vous connaissez.
Dans l’exemple précédent, avant de présenter un projet à fort enjeu pour vous, observez votre manager lorsqu’il vit des situations intenses. Lorsqu’il est manifestement content, en proie au doute, en désaccord, embarrassé. Pour chacun de ses états observez son regard, son rythme respiratoire, ses mimiques, sa posture. Écoutez le ton de sa voix, son intensité, son débit, ses modulations. Répétez plusieurs fois ces observations pour conforter vos hypothèses. Vous associez alors le : « c’est intéressant » avec les caractéristiques retenues pour décoder le message.
La deuxième méthode consiste à faire confiance à votre instinct, et à poser des questions en cas de doute sur la véracité de l’affirmation. Par exemple :
- Que retiens tu de particulièrement intéressant dans ce projet ?
- Comment vas tu t’engager dans ce projet ?
- Est ce que tu dois obtenir l’accord de ta propre hiérarchie ?
- J’ai l’impression que tu as besoin de plus d’informations, est ce le cas?
- ……
Ces interventions ont pour but d’approcher la vérité et de signifier à votre manager que vous êtes peu manipulable.
Le prochain billet portera sur les signes émis par vos collaborateurs.
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