Les lecteurs qui me connaissent savent que les questions produisent plus d’intelligence que les réponses. Je vous avais présenté la fameuse question : « quel est votre objectif – ou intention? » en cas d’agression, manipulation, tentative de destabilisation et autres joyeusetés. Examinons aujourd’hui la puissance d’une autre question : « qu’est-ce-que cela vous apprend ? » à appliquer pour soi et les autres suite à un événement imprévu, une anomalie, une erreur, une expérience agréable ou désagréable.
Illustrons cette technique avec un cas réel.
Vous aviez confié à l’un de vos équipier, Nathan, un projet impliquant des intervenants d’autres services pour une durée de six mois. Nathan était expert en son domaine, bon communicateur, et vous vouliez lui faire acquérir des compétences de management transversal. Lors d’un premier entretien vous aviez précisé les tenants et aboutissants de ce projet et il avait affirmé qu’il avait bien compris. Lors de la première revue de projet, un mois après, Nathan vous annonce, manifestement ennuyé : « C’est dur, nous avons pris un peu de retard, et en cas de problème, c’est compliqué de réunir les intervenants concernés. Du coup, c’est moi qui les traite et ça râle chez moi car je suis trop préoccupé lorsque je rentre à la maison. »
Posez lui la question sur un ton neutre et posé : « ok, merci de m’informer , qu’est-ce-que cela t’apprends ? »
S’il répond :
- « Il faudrait prévoir des temps de rencontres avec tous les intervenants, sans ordre du jour particulier au lieu de m’évertue à les planifier quand un problème survient. »
- « Au lieu de nous joindre par mail et téléphone, ce serait bien d’ouvrir un espace électronique collaboratif visible par tous. Cela éviterait de nombreux aller /retours par mails. »
Vous pouvez alors, en partant de ces deux réponses, trouver avec lui des solutions adaptées.
S’il répond :
- « Que tu n’aurais jamais du me confier un tel projet car je ne suis pas au niveau. »
- Ou : « Qu’il n’est pas trop tard pour confier ce projet à un collègue. »
- Ou : « J’aurais du te poser plus de questions lorsque tu m’as confié de projet. »
Respirez lentement et sur un ton neutre et posé, relancez la même question en y ajoutant des nuances bienveillantes : « Ma question ne consiste ni à te blâmer , ni à blâmer tes collègues, ni à me blâmer. Hormis ces réponses un tantinet défaitistes, reprenons et examinons ensemble ce que cet épisode t’as appris. Je vise à ce que le projet atteigne les résultats escomptés et en même temps un développement de tes compétences en management de projet. » Orientez le vers la recherche d’options et non pas sur les causes du problème.
Espérons alors que Nathan s’installe dans des nouvelles dispositions apprenantes.
Après cette séquence compliquée, isolez vous et réfléchissez sur le thème : « Que m’apprend cette régulation avec Nathan ? »
Commentez cet article
4 commentaires
Adam
Curieux comme certains qualifient d’agression une question à laquelle ils n’ont pas de réponse.
Jean-Louis Muller
@Adam : c’est un mécanisme classique.
agence Web tunisie
Article intéressant.
Merci pour ce super article
Jean-Louis Muller
Merci