Notre intelligence nous sert essentiellement à nous adapter, tirer les leçons du passé et des ailleurs, et à anticiper l’avenir. L’un des effets de cette fonction consiste à optimiser le rapport résultat/efforts à fournir. De trop nombreux managers accumulent des activités, espèrent qu’ils vont être récompensés pour cela, et pourtant sont déçus par leur évaluation annuelle. Ils se sont fortement impliqués pour des résultats moyens.
La méthode des coefficients multiplicateurs consiste justement à s’économiser personnellement tout en obtenant de bons résultats. Examinons le schéma ci dessous.
L’abscisse (axe horizontal) représente l’importance de l’enjeu. L’enjeu est fort lorsqu’il détermine la raison d’être de votre activité. Par exemple :
– Accroître le chiffre d’affaires en préservant les marges.
– Contribuer à la notoriété de la marque.
– Rendre les équipes projets plus autonomes qu’aujourd’hui.
L’enjeu est faible lorsque l’activité est secondaire par rapport à votre mission. Par exemple :
– Répondre à tous les mails.
– Soigner les présentations PowerPoint.
– Organiser des réunions là où des entretiens suffiraient.
L’ordonnée (axe vertical ) représente les efforts à fournir en temps, stress et ressources à mobiliser.
La zone 1 du schéma correspond au meilleur coefficient multiplicateur : peu d’efforts pour satisfaire des enjeux élevés. Par exemple:
– Ne se déplacer que pour les prospects et clients représentant 50% de votre chiffre d’affaires.
– Organiser des réunions à distance pour limiter les déplacements.
La zone 2 consiste à décider de dépenser beaucoup d’énergie pour satisfaire un enjeu important. Par exemple :
– Passer un week end à préparer une réunion internationale.
– S’impliquer personnellement dans la résolution d’un grave problème qualité.
La zone 3 est « politique », satisfaire de faibles enjeux pour entretenir des liens sociaux. Par exemple :
– Participer à la réunion de tous les managers, au demeurant pas très utile pour mon activité.
– Prendre un peu de temps pour répondre à des mails, par simple politesse.
La zone 4 est la moins intelligente de toutes. Les managers s’y adonnant se plaignent à l’envi : « j’ai travaillé comme une bête aujourd’hui et je n’ai avancé sur rien. » Plainte déclinée sur la semaine, le mois, l’année ; et dans le cas le plus grave sur toute la vie professionnelle.
Quitte à paraître provocateur, l’intelligent fait preuve de fainéantise mais l’inverse ne marche pas à tous les coups, le fainéant n’est pas toujours intelligent.
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6 commentaires
Guillen Myriam
Bravo pour cet article ! En effet il est toujours intéressant de découvrir de nouveaux critères de choix lorsqu’on a une multitude d’actions à mener…et que certaines sont moins motivantes que d’autres !
si les moins motivantes sont celles qui ont le + d’enjeux, c’est vraiment quelque chose qui va me booster pour passer à l’action…
Visualiser le résultat est motivant !! Merci
Jean-Louis Muller
Oui, ce serait plus simple si les activités à fort enjeux étaient aussi les plus motivantes.
Anonyme
@Jean-Louis Muller : il me semble que l’abscisse est l’axe horizontal et non pas vertical…
Jean-Louis Muller
@Anonyme : oui, j’ai inversé les axes. Pourtant j’ai suivi des études Mathématiques. Je viens de corriger. Merci
Javelaud
Rien ne sert de courir il faut partir à temps
Sylvain
Si seulement on pouvait se concentrer plus souvent sur les taches importantes plutot que sur les taches urgentes imposées par les autres. Les emails en sont l’exemple le plus illustrateur. On avancerait beaucoup plus vite sur tous les plans.