La peur émerge le plus souvent en entreprises avant et lors des transitions. Les craintes portent sur le contenu du travail, les relations professionnelles, le statut, le lieu et les espaces, la perte d’influence, l’emploi. Elles sont d’autant plus aigues que la période avant la transition fut stable, confortable et longue.
L’annonce d’une fermeture de site avec un reclassement à 400 km, génère probablement des peurs tells que : « comment vais-je vendre ma maison et en trouver une autre ? », «comment mes enfants vont-ils supporter le changement d’école ? », « mon conjoint trouvera t’il un autre emploi ? ».L’implantation d’un nouveau logiciel fait émerger des inquiétudes telles que : « vais-je m’adapter facilement ? », « vais-je être obligé d’abandonner mes anciennes méthodes ? », « vais-je être aussi rapide ? », « mon travail sera t’il plus contrôlé qu’aujourd’hui ? ». Certains se focalisent sur des détails, d’autres s’angoissent pour leur avenir.
Le manager qui ne sait pas ou ne veut pas reconnaitre ces peurs réactive l’anxiété. Voici quatre clés d’accès aux peurs des autres.
La plus simple est lorsque les collaborateurs l’expriment sans détours : « je crains ceci, j’ai peur de cela, je m’inquiète pour… »
Celles et ceux qui ne veulent pas admettre qu’ils ont peur posent des questions de type : « vous ne pensez pas que je suis trop vieux pour me mettre à ce logiciel ? », « êtes vous sur que cela va fonctionner comme prévu ? »…
Nombreux sont ceux qui transforment immédiatement leur peur en colère. Ils rentrent ainsi dans des attitudes de résistances au changement plus ou moins violentes. Les plus désespérés mènent des actions en marge de la légalité
Enfin, des collaborateurs n’expriment rien et dépriment.
Le mot « reconnaitre » inclus dans le titre de ce billet est à prendre sous deux sens : déceler et accepter. En effet la peur est une émotion utile. Elle permet d’être prudent, d’anticiper les risques, de trouver des ressources.
Le fameux « n’ayez pas peur ! » est contre performant lors des transformations du travail et de l’organisation.
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3 commentaires
Emmanuel Portanéry
Bravo pour « l’utilité de la peur » ; à mon sens , reconnaitre l’intérêt systémique d ‘une difficulté , c ‘est déjà en faire son alliée au quotidien.
Souvent la dévalorisation de soi , le manque d’estime de soi déclenchent ce processus de peur : Howard Hugues disait « souvent on surestime ce que l’on n ‘est pas et on sous estime ce que l’on est ».
Je vois aussi une autre difficulté liée à la peur : dans certaines organisations qui changent très très fréquemment, surgissent certains comportements décalés comme celui ci : les personnes , « accrocs » à l ‘ adrénaline lié au stress de ces situations deviennent quelque peu dépendantes des situations dites « à risques » , situations dans lesquelles elles se sentent exister. Ainsi, vivre et parfois provoquer des situations de peurs devient agréable pour eux. Pas forcément pour leurs collaborateurs.
Quand , par contre , la réaction de peur est justifiée , ayons le courage d ‘avoir peur !
Bien Cordialement
Emmanuel
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