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Il est de bon ton d’affirmer que nous devrions nous former tout le long de notre vie pour nous adapter, voire devancer et créer les évolutions du monde qui nous entoure. Et pourtant, cela ne va pas de soi.
Combien de fois ai-je été confronté en début de stage de formation à : « nous sommes trop vieux pour retourner à l’école » ou : « que voulez vous que nous apprenions à quinze ans de notre retraite » ou : « notre vie est faite, vous allez vous épuiser à vouloir nous former pour rien. »
Combien de fois ai-je glané au cours de conversations anodines des propos tels que : « on a toujours fait comme ça, pourquoi faire autrement ? » ou : « pourquoi me prendre la tête alors que je maîtrise l’expertise de mon métier ? »
Nos héros ci dessus ne savent pas que l’apprentissage permanent est un excellent vecteur de vitalité.
Il est vrai qu’apprendre peut remettre en cause les apprentissages antérieurs et bousculer les gestes et les pensées acquis. De surcroît si vous apprenez alors que votre entourage familial ou professionnel stagne, vous induisez un déséquilibre relationnel. C’est pourquoi il convient de vider son stock de certitudes pour agir et penser autrement et intégrer de nouveaux savoir-faire. C’est pourquoi le manager que vous êtes, doit aider ses équipier à vider leurs stocks de certitudes. Nous ne pouvons pas apprendre en restant dans notre zone de confort.
Commençons par nous mêmes sachant que le prochain billet sera consacré à votre fonction pédagogique.
L’un de vos collaborateurs , manifestement mécontent vous dit, en privé ou en public : « notre projet va droit dans le mur, il faudrait que nous changions de méthode si l’on veut s’en sortir ! » Cette critique est d’autant plus difficile à accepter lorsque vous êtes l’initiateur de cette méthode.
S’offre à vous une superbe opportunité d’apprentissage si en mode lent, en regardant votre interlocuteur, vous lui dites : « merci de faire cette critique, j’ai bien vu moi aussi que le projet patine ; que pourrions nous faire pour corriger cette situation? »
Vous faites alors d’une pierre deux coups. Cet équipier peut vous donner des nouvelles idées, et en l’invitant à les formuler, vous faites preuve de pédagogie à son égard.
En revanche, si faute de distance nécessaire vous rétorquez : « nos méthodes sont bonnes, elles sont mal appliquées!» ou : « on ne va pas changer en cours de route!» , vous n’apprenez rien, et lui non plus.
Alors que la fonction routinière d’un manager consiste à traiter l’ICI et le MAINTENANT, regardez aussi AILLEURS et dans d’ AUTRES TEMPS. Il y a en effet beaucoup à apprendre des autres métiers dans des entreprises et des secteurs différents du votre. Il y a beaucoup à apprendre des artistes et des scientifiques. Il y a beaucoup à apprendre des rites, mythes, contes et légendes d’antan qui restent universels aujourdhui.
Fixez vous par exemple l’objectif d’apprendre au moins une chose nouvelle par jour.
Il y a bien longtemps déjà, Socrate nous enseignait : « Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien. »
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2 commentaires
nathalie poma
Quand la philosophie rejoint la pédagogie !
Apprendre en faisant, c’est mieux et la pédagogie par les jeux, des mises en situation, rien de mieux pour ancrer les nouveaux comportements.
Pour ma part, j’ai choisi l’approche pédagogique théâtrale et quel outil puissant ! L’essayer , c’est l’adopter.
Jean-Louis Muller
@nathalie poma : oui, le théâtre et l’improvisation théâtrale sont très efficaces pour les team building et les formations à l’efficience Professionnelle.