Suite aux révélations des « Panama papers », il me semble utile de rappeler qu’il est quasiment impossible de garder des secrets aujourd’hui, surtout s’il s’agit de dissimulations et mensonges.
Avant l’invention de l’imprimerie , les cartes de routes maritimes étaient enfermées dans les coffres des rois. Leur divulgation était éligible à la peine de mort. Ces données stratégiques pour les royaumes perdirent leur valeur dès qu’elles furent imprimées et publiées. Aujourd’hui , les sciences et technologies sont plus sophistiquées mais la problématique reste la même. Que se soit par malveillance ou maladresse, des informations provenant de votre entreprise, supposées être secrètes ou confidentielles émergent au grand jour. Si de surcroit, le secret visait à masquer un mensonge, les conséquences de sa mise en lumière nuisent à la réputation et l’image de marque de toute la ligne managériale.
Existent aujourd’hui des risques émanant de l’extérieur et de l’intérieur de l’entreprise. Les systèmes d’écoute des espions des états ou des concurrents sont de plus en plus sophistiqués. Des hackers brisent les murs de sécurité informatiques. Des fournisseurs et des clients peuvent détourner à leur profit des informations sensibles. En interne, des personnes , le plus souvent heurtés par des défaillances éthiques, se transforment en lanceurs d’alerte et diffusent aux médias des informations sensibles. C’est en principe, au plus haut niveau de votre entreprise, que sont traités ces enjeux grâce à un arsenal technique et juridique. En d’autres termes, le lecteur manager à qui je m’adresse dans ce blog ne décide pas de la stratégie de défense des secrets et de la confidentialité, mais contribue à sa mise en oeuvre.
Prenons des exemples susceptibles de vous concerner.
– L’un de vos équipiers, choisi pour mener un projet, en est ravi. il publie un post sur Facebook sur sa joie et donne des indications sur le contenu du projet. Il fait cela sans penser à mal. Mais l’un ou plusieurs de ses amis virtuels, voire un pirate, exploite cette information pour un concurrent ou un journaliste.
– Vous animez une réunion d’information et l’un des participants, probablement mal intentionné, enregistre vos propos sur son smartphone. Certains vont même jusqu’a scanner des documents confidentiels.
– Vous partez en vacances et vous laissez sur votre bureau un dossier confidentiel ou un carnet contenant des codes informatiques.
– Vous commencez un entretien avec un interlocuteur en lui disant : « surtout ne le répètes pas! »
Vous avez surement en tête pléthore de situations possibles.
Que faire à votre niveau pour atténuer ces risques ?
– Rappel de la loi, en particulier la protection des procédés de fabrication des biens et des services.
– Pour des équipiers traitant des informations sensibles, demander un avenant au contrat de travail avec des clauses de confidentialité et de non concurrence
– Faire déposer les téléphones , smartphones, tablettes et micro ordinateurs au vestiaire lors de toute réunion « stratégique »
– Le cas échéant faire brouiller les connexions sur les sites sensibles
– Faire preuve de bon sens en classant les dossiers et codes confidentiels hors de la vue des autres
– Rappeler des règles de bon sens à vos équipiers, en particulier sur l’usage des réseaux sociaux
– Etre vous même éthique dans vos attitudes et comportement quotidiens
Ces conseils s’appliquent dans des entreprises qui pratiquent honnêtement leur métier, mettent sur le marché des produits et services utiles aux clients , respectent les lois de pays où elles sont implantées. j’espère que vous êtes dans ce cas.
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3 commentaires
fabien
Super intéressant merci pour cet article !
Jean-Louis Muller
@fabien : sympa, merci
Jean-Louis Muller
Merci pour vos compliments