Impertinence, défi, bravoure… Le mouvement de ces derniers jours peut se révéler une façon d’être en entreprise. L’occasion pour le manager de tenter « des trucs » sans doute difficiles en temps normal. »Etre Charlie » au travail peut se conjuguer à toutes les personnes du singulier ou du pluriel mais dans le strict respect de son voisin. La vague de soutien à des rédacteurs irrévérencieux peut être le moment de perpétuer cet esprit dans l’équipe, via un processus critique, audacieux et chargé de sens. Attention cependant à ne pas forcer le trait : faites-le uniquement si vous le sentez.
1. Respect et liberté. Dans les couloirs, au self, les points de vue s’affrontent. A côté des propos indignés et parfois réducteurs sur les religions et convictions politiques,vous entendez aussi : « les caricaturistes ont été trop loin ». C’est le rôle du manager de rappeler la loi: ni propos haineux ou racistes, ni appel à la violence, ni diffamation. Chercher à se convaincre les uns des autres ne sert à rien. Au travail, il faut se respecter mutuellement, accepter les différences.
2. Impertinence. Brocarder, critiquer, railler et rire est au cœur de » l’esprit Charlie ». C’est le moment de pousser ses équipes à la subversion dans la bonne humeur. « Allez, si nous osions exprimer des idées décalées, briser les routines? On ferait quoi? » L’innovation, la créativité suppose de lever les tabous sur les procédures, la qualité, la productivité, le client etc. Je préconise même d’être auto-impertinent sur l’équipe, en se moquant de ses défauts: trop sclérosée, trop sûre d’elle (ou le contraire), plan-plan, etc.
3. Audace et défi. Les crises exceptionnelles révèlent des tempéraments. Perçu comme mou, indécis, inaudible, le président de la république s’est montré ferme, juste, à la hauteur de la situation selon les sondages. Le manager peut s’inspirer d’une telle métamorphose pour oser des expériences inédites auprès de collaborateurs timides ou effacés. A savoir, leur proposer un challenge élevé pour les sortir de leur coquille. « Bertrand, je te connais depuis 3 ou 4 ans, tu fais bien ton boulot et je pense que tu as un sacré potentiel. Alors je te propose ce projet très difficile, je suis persuadé que tu t’en sortiras haut la main! ».
4. Grande cause. Le discours du premier ministre applaudi à l’Assemblée, la Marseillaise chantée à pleins poumons par les députés… Du jamais vu depuis quasi un siècle. La tragédie muée en cause nationale transcende les clivages et donne du sens. Le manager s’inspirera de cet élan là pour réveiller les énergies autour de lui en faisant valoir, à son tour, des objectifs plus grands que l’activité de son service, plus grands que la conquête des marchés ou que la hausse du chiffre d’affaire. Exemples, un apport écologique pour la planète, une contribution au mieux-vivre de l’humanité etc. « Nous, les Français râleurs et en désaccord perpétuel, nous sommes capables de nous mobiliser pour de grandes causes! »
Prolonger l’esprit « Charlie » au bureau par la tolérance et l’impertinence
Jean-Louis Muller, publié le
, mis à jour à
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2 commentaires
Jérémy
Les événements de janvier nous ont tous marqué et il faut en tirer partie pour améliorer notre quotidien. J’aime beaucoup votre billet car il envoie le bon message aux entreprises comme aux salariés.
Jean-Louis Muller
Merci pour ces encouragements