Avertissement. J’ai un moment hésité à publier ce billet qui peut sembler futile dans le contexte dramatique actuel. Mais, je me suis dit que pour préserver et consolider notre démocratie, il fallait continuer à vivre et à progresser en efficacité professionnelle.
Nathan a oubliė chez lui son micro- ordinateur. Sachant que sa collègue Isabelle dispose d’une tablette tactile, il lui demande : « Peux-tu me prêter ta tablette pour que je puisse faire une recherche sur internet ? »
Isabelle acceptant : « oui », et Nathan de dire : « merci »
Ou Isabelle refusant : « non, je n’aime pas prêter ma tablette, cela désorganise mon classement », et Nathan de dire ; « Ok, je comprends. »
Cette scène, dans ces deux versions, acceptation ou refus, n’est pas un jeu de pouvoir. Nathan exprime clairement sa demande. Il cherche à influencer Isabelle, qui de toute façon ne peut pas deviner la requête s’il ne lui demande pas clairement. Dans sa formulation et son attitude, Nathan s’autorise à demander tout en laissant à Isabelle le choix de prêter ou pas sa tablette.
Si la réponse d’Isabelle est positive, la relation d’influence initiée par Nathan est efficace. En cas de refus elle est certes inefficace mais la relation entre les deux partenaires est préservée. Nous ne sommes pas ici dans un jeu de pouvoir.
Le jeu de pouvoir s’installe entre collègues lorsque l’un ou l’autre -voire les deux- exerce une pression limitant le libre arbitre de l’autre. Dans cette scène l’un ou l’autre peut amorcer un jeu de pouvoir.
Exemple d’amorce dans la demande : « Isabelle, toi qui répètes souvent qu’une équipe doit être soudée et s’entraider mutuellement, tu vas me prêter ta tablette, n’est-ce pas ? » Nathan met la pression sur sa collègue en cherchant à la culpabiliser.
Parades possibles, dans ce cas, pour Isabelle :
« Pas la peine de faire ce cinéma pour me demander ma tablette »
« Tu veux quoi au juste ? Ma tablette ou me culpabiliser ? »
« Serais tu en train de me culpabiliser ? »
« Je n’aime pas cette manière culpabilisante de me demander quelque chose »
Exemple d’amorce dans la réponse :
Nathan : « Peux-tu me prêter ta tablette pour que je puisse faire une recherche sur internet ? »
Isabelle : « Cela fait trois mois que tu dis que tu vas en acheter une ! Te voilà bien ennuyé maintenant !» Isabelle profite de la demande de son collègue pour le blâmer.
Parades possibles, dans ce cas, pour Nathan :
« Quelle est ton intention lorsque tu me répond cela ? »
« Cherches-tu à me blâmer ? »
« Je n’insiste pas. Je n’ai pas envie de jouer ce jeu-là »
« Donc tu ne me prêtes pas ta tablette »
Si ce type de jeu reste rare entre les deux collègues , cela ne porte pas à conséquences. En revanche si ces échanges se répètent ils cheminent vers un enfer relationnel . D’autant plus s’ils les mettent en scène devant des tiers, qui quelquefois rentrent à leur tour dans le jeu.
Sachez donc émettre des demandes directes sans allusions , sachez aussi accepter ou refuser sans fioritures stylistiques.
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