Ce mois de septembre s’annonce morose pour la plupart de vos équipiers. La croissance européenne et Française stagne, la crise prend une allure politique,l’investissement des entreprises est au point mort, le spectre de la déflation émerge et le chômage reste élevé. De surcroît, vos collaborateurs viennent de recevoir leurs feuilles d’impôts, et pour une grande majorité d’entre eux, le temps fut maussade lors de leurs vacances. Une rentrée qui ne se prête pas a la joie et l’optimisme. Vous mêmes , en vivez vous les affres.
Et pourtant, si vous baissez les bras et si vos équipes se découragent vous entretenez une spirale infernale. La brûlante question de cette rentrée est : » comment insuffler une dynamique et un engagement professionnel dans un contexte déprimant ? » Allons droit au but avec seulement trois réponses.
Incarner personnellement la dynamique et l’engagement professionnel.
D’habitude, et surtout dans les périodes difficiles, vos attitudes et comportements sont sur- interprétés par votre entourage. Votre mine déconfite, vos soupirs, votre regard hagard, votre allure affaissée sont autant de signes générant une forte inquiétude chez les autres. Il convient donc d’adopter une posture solide : allure déterminée, voix audible avec un lent débit et des intonations sur les mots et expressions importants, respiration lente…Comme vous n’êtes pas un comédien professionnel, cette posture solide repose sur des convictions. Par exemple » il est possible de prendre part à la construction de l’avenir » , » faire du travail de qualité pour les clients et les usagers garantit notre survie », » progresser motive », et tout autre conviction incitant à la pro-activité.
Adopter une langage de vérité ni défaitiste ni angélique.
Deux pièges guettent les managers non avertis en matière de communication. Le premier est le défaitisme : » la situation est désespérée, nos emplois sont incertains, les clients nous abandonnent et l’avenir de l’entreprise est aléatoire. » Le deuxième est l’angélisme : » qui veux peux, la crise n’est qu’une opportunité, nous avons toujours eu une bonne étoile, les choses s’arrangeront d’elles mêmes . » Le discours à tenir doit être le plus proche de la vérité connue : » la situation est difficile, si nous restons les bras ballants, elle ne fera qu’empirer, j’ai confiance en vous pour que l’on relève ces défis; pour ma part, je m’y engage. »
Focaliser l’équipe sur son champ des possibles.
Les équipiers peuvent être aspirés par des par des réactions passives : » de touts façons, il faut attendre et voir ; nous n’avons aucun pouvoir sur la situation; c’est la faute à… » Il existe deux grandes formes de passivité : « nous n’y pouvons rien » ou » y’a qu’à , faut qu’on, tout changer! » Pour y pallier, concentrez chacun et l’équipe sur l’obtention de résultats immédiats. Les progrès visibles et les actions à court terme sont des signes de vitalité.
Je me consacre dans ce billet à l’essentiel et vous avez probablement à votre disposition des approches adjacentes fort utiles. Précisons que les trois réponses ci dessus ne sont pas chronologiques ; la première, puis la seconde et enfin la troisième. Je vous conseille de les appliquer concomitamment.
Je reste à votre disposition pour tout témoignage et questions que vous auriez envie d’exprimer dans vos commentaires.
Commentez cet article
2 commentaires
Xavier Marcadé
Bonjour Jean-Louis,
Merci pour ces conseils encourageants en cette rentrée bien terne, effectivement !
Pour ma part, un acte managérial qui m’avait donné énormément d’énergie à une période comparable, avait été le fait de (re)clarifier la raison d’être de notre équipe. Voilà un principe systémique clef (comme tout système, une équipe a une raison d’être unique qui détermine comment elle s’intègre dans son environnement) qui permet de ré-aligner tout le monde, d’apporter de la clarté, de faciliter les arbitrages et de se rappeler pourquoi nous travaillons !
Un peu ambitieux à réaliser juste au retour de vacances, je vous l’accorde…
Bonne rentrée !
Jean-Louis Muller
Oui
Les situations critiques nous invitent à saturer, en même temps, le long terme et les très court terme. La raison d’être et le sens donnent des perspectives et un élan. L’engagement et les actions à très court terme – au service de la raison d’être – permettent d’engranger des résultats immédiats,favorables au maintien du moral.
Cordialement