J’anime depuis de nombreuses années des séminaires de direction et je pose toujours au groupe une question à la cantonade : « quelle est la raison d’être de votre organisation ?» Certains me répondent : « fabriquer des roulements à billes », « imprimer des documents officiels », « vendre des produits électroniques »… D’autres répondent : « contribuer à la réussite des lancements des fusées Ariane », « assurer l’hygiène et la propreté chez nos clients », « développer les compétences des personnes et des entreprises »… Je dis aux cadres qui répondent conformément à la première catégorie de réponses formulées en « fait de », qu’ils ont du souci à se faire pour l’avenir. Ils se programment pour être soumis à de très fortes turbulences en cas de bifurcation technologique ou l’irruption d’un nouvel entrant plus compétitif sur leurs marchés. Ceux qui se réclament du « fait pour » s’assurent une plus forte viabilité. Leurs vocations transcendent les technologies et la banalisation de leurs produits et services.
Aujourd’hui, les orientations stratégiques des entreprises et des organisations publiques doivent être exprimées en « fait pour. » C’est pourquoi, j’ai mis au point avec des collègues de Cegos un outil fort simple qui décline les valeurs ajoutées projetées chez les différentes parties prenantes de l’organisation. Nous nommons cet outil le tableau des finalités. En voici la matrice simplifiée :
Parties prenantes |
Ce que nous sommes |
Ce que nous voulons être |
Que faire pour passer de l’actuel au souhaité |
Clients ou usagers | |||
Actionnaires ou autorités de tutelle | |||
Personnel | |||
Partenaires | |||
Collectivités territoriale ou bassin d’emploi | |||
Universités et centres de recherches | |||
La nature |
Il s’agit en fait de se poser collectivement trois questions par partie prenante : « comment sommes-nous perçus aujourd’hui ? » ,« ce que nous voulons être pour satisfaire chaque partie prenante ? », « que faire pour passer des perceptions actuelles aux perceptions souhaitées ? » Bien entendu, en fonction des métiers et du marché, vous pouvez ajouter ou supprimer des parties prenantes de la liste donnée en exemple.
Je sais que de nombreux lecteurs de mon blog ne sont pas des cadres dirigeants et qu’ils managent une équipe ou une unité. Néanmoins cette démarche peut être appliquée pour déterminer quelles sont les valeurs ajoutées de l’équipe ou de l’unité au sein même de l’entreprise ; par exemple, que voulons-nous être pour les autres services de l’entreprise, nos clients et fournisseurs internes ? Indépendamment des résultats du tableau des finalités, vous aurez compris que le processus collectif d’élaboration des réponses est générateur de sens pour vous et vos équipes.
Appliquez-vous une méthode approchante ? Comptez-vous la transposer à votre contexte professionnel ?
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