Il n’y a pas si longtemps, Emirates engageait Jennifer Aniston pour vanter le confort de ses avions dans une campagne à 20 millions de dollars. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, la compagnie aérienne a dépensé mille fois moins pour faire la même chose avec un Youtubeur à succès. Casey Neistat, réalisateur et producteur au CV impressionnant (4 millions d’abonnés sur YouTube, 1,6 million sur Instagram et 741.000 sur Twitter) a eu la divine surprise d’être surclassé en première classe sur un vol Dubaï-New York. Il n’a pas hésité à partager sur YouTube sa belle expérience, relatant avec enthousiasme ses délicieuses conditions de voyage.
Résultat : 20 millions de vues en une petite semaine, pour le prix d’un siège à 21 000 dollars. Autant dire que le ratio coût-avantage pour Emirates est imbattable, et que l’affaire est bigrement rentable, probablement bien plus que la vaste campagne incarnée par l’ex-actrice de Friends. Au passage, le Youtubeur s’y retrouve largement aussi, avec une audience boostée au kérosène sur les réseaux sociaux.
Alors bien sûr, rien ne prouve qu’Emirates a opportunément surclassé Casey Neistat en connaissance de cause. Et ce dernier prend soin de préciser qu’il n’a pas été embauché ni rémunéré par la compagnie. C’est là toute la subtilité du phénomène. L’intérêt des marques pour les Youtubeurs n’est pas tout nouveau, et certaines entreprises n’ont pas hésité à les faire apparaître dans leurs films publicitaires (On a vu Norman dans une pub Orange par exemple). Pour la vraie-fausse pub de la first class d’Emirates, c’est différent. Tout se passe l’air de rien, sans que l’entreprise se mette elle-même en avant. Et la compagnie ramasse la mise sur deux tableaux :
– Elle s’offre à moindre coût une publicité virale et efficace (au moins en matière d’impact immédiat sur un vaste public) ;
– Elle bénéficie au passage d’une réelle exposition médiatique, via les nombreux sites d’infos (sans parler des blogs à l’instar de celui que vous parcourez actuellement) qui ne manquent pas de relayer ce spectaculaire coup de com’. La compagnie émiratie a bien intégré que faire le buzz sur YouTube est l’assurance de faire l’actualité dans la presse, puisque les médias ont pris le réflexe d’aller glaner leurs infos et leurs idées de sujet sur les réseaux sociaux.
Que ce soit calculé ou pas, mais sans l’air d’y toucher, Emirates profite du potentiel des réseaux sociaux qui bouleverse le vaste monde de la communication, médias compris. Et montre au passage qu’on peut vendre du luxe sans se ruiner.